Contexte et enjeux actuels
Dans son rapport publié en septembre 2025, la Cour des comptes met en lumière les défis liés au bon usage des produits de santé, catégorie qui comprend aussi bien les médicaments que les dispositifs médicaux à usage individuel. Au-delà de la maîtrise des dépenses, ce sujet revêt une importance croissante sur le plan environnemental et face aux tensions d’approvisionnement constatées ces dernières années.
Des pratiques encore perfectibles
Le rapport souligne que des cas de mésusage persistent, notamment concernant des familles de médicaments comme les antalgiques, les anti-infectieux, les anti-ulcéreux œsogastriques ou encore les antidiabétiques. Cette inquiétude est renforcée par l’usage élevé et durable de certains produits, à l’image des antibiotiques, alors même que l’antibiorésistance est une problématique sanitaire prioritaire. La vigilance reste aussi de mise pour les patients vulnérables, telles que les femmes enceintes ou les personnes âgées.
Vers une meilleure connaissance des usages
La Cour pointe un déficit important de connaissances sur les modalités de prescription et de dispensation, ainsi que sur les médicaments non utilisés et détruits. Elle recommande plusieurs actions concrètes, comme l’identification des prescripteurs via leurs identifiants RPPS dans les bases de données, la remontée régulière d’informations aux établissements de santé sur leurs pratiques, et la conduite d’études sur les déchets médicamenteux, tant en ville qu’en milieu hospitalier.
Le rôle incontournable des systèmes d’information
La contribution des systèmes d’information à la promotion du bon usage est encore limitée. Par exemple, le Dossier Médical Partagé (DMP) est toujours peu alimenté, notamment pour les données relatives aux vaccinations. La Cour insiste sur la nécessité d’améliorer l’interopérabilité entre bases de données, notamment en intégrant dans le DMP les informations du Dossier Pharmaceutique (DP).
Pharmacien et industriels, acteurs clés de la lutte contre le mésusage
Le rapport souligne le rôle prépondérant des pharmaciens d’officine dans la réduction de la surconsommation et notamment dans la lutte contre l’antibiorésistance via la mise en œuvre de tests rapides d’orientation diagnostique (TROD). Il encourage un recours accru à ces examens pour inciter les patients à se diriger vers la pharmacie avant une prescription systématique.
Par ailleurs, la Cour suggère d’impliquer davantage les industriels pharmaceutiques pour qu’ils adaptent les conditionnements aux durées de traitement recommandées et optimisent les délais de péremption, éléments essentiels pour limiter les gaspillages.
Vers une approche plus durable et circulaire
Enfin, la Cour appelle à inscrire la production de produits de santé dans une dynamique environnementale, notamment via la re-dispensation des médicaments non utilisés, en particulier ceux à forte valeur comme les anticancéreux délivrés en rétrocession hospitalière. Elle évoque également la réutilisation, après traitement ou remise en état, de certains dispositifs médicaux, complétant ainsi une approche responsable du cycle de vie des produits de santé.
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Sources :
- https://www.ordre.pharmacien.fr/les-communications/focus-sur/les-actualites/bon-usage-des-produits-de-sante-rapport-de-la-cour-des-comptes
- https://www.cespharm.fr/prevention-sante/actualites/2025/bon-usage-des-produits-de-sante-rapport-de-la-cour-des-comptes