Une mission essentielle dans un contexte tendu 

La Haute Autorité de Santé (HAS) affirme son rôle de stabilisateur en matière de qualité des soins, malgré un environnement politique et économique instable. En 2025, elle a publié plusieurs recommandations dans divers domaines, allant de la prise en charge du diabète à la coordination entre services de protection de l’enfance et pédopsychiatrie, démontrant ainsi l’étendue de ses missions au-delà du sanitaire strict. 

 

Ratios soignants/patients : un chantier complexe et prioritaire 

Suite à l’adoption de la loi instaurant des ratios minimum de soignants par patient, la HAS a reçu une saisine pour définir ces ratios spécifiques à chaque spécialité hospitalière. Ce travail, annoncé comme ardu, doit s’appuyer sur une démarche centrée sur la qualité et la sécurité des soins, et s’inspirer des pratiques internationales, notamment australiennes. À cet égard, l’avis de la HAS est attendu pour 2027, et s’appliquera à l’ensemble des professionnels médicaux et paramédicaux, avec une priorisation sur les infirmiers et aides-soignants. Les premières spécialités concernées seront la périnatalité, la psychiatrie et les soins palliatifs, puis s’ajouteront des domaines comme les blocs opératoires. 

Vaccination contre la grippe : la question d’une obligation 

La HAS doit également se prononcer d’ici mi-2026 sur la possibilité d’une obligation vaccinale contre la grippe pour les professionnels de santé. Cette thématique, revisitée après une épidémie virulente en janvier 2025, avait déjà été abordée en 2023 avec un avis réservé. La HAS attend désormais des données probantes sur l’impact de la vaccination sur la grippe nosocomiale afin de valider ou non sa recommandation. 

Certifier la qualité des établissements sociaux et médico-sociaux 

Dans un souci d’amélioration continue, la HAS a évalué en 2025 près de 12 000 établissements sociaux et médico-sociaux sur les 45 000 existants. Si globalement satisfaisants, ces résultats montrent toutefois des marges de progression, notamment dans les structures sociales. La mise en place d’une démarche de labellisation vise à encourager le respect de recommandations et normes par ces établissements. 

Vers un principe d’opposabilité des recommandations 

Symbole d’une évolution possible, la HAS envisage de rendre certaines recommandations « opposables », c’est-à-dire encadrant les prescriptions et pratiques dans des domaines précis comme l’autisme et les troubles du neurodéveloppement. Ce principe, encore en débat, ouvrirait la voie à un renforcement des obligations pour garantir une meilleure prise en charge, tout en respectant la dynamique évolutive de la médecine. 

 

Ce bilan montre que la HAS poursuit son engagement pour une santé de qualité et sécurisée, prêtant attention tant aux professionnels qu’aux structures, avec des enjeux forts pour les années à venir