Le 30 septembre 2025

Études infirmières : le coût invisible qui freine les vocations 

 

Frais d’inscription jugés trop lourds pour les étudiants infirmiers 

À l’occasion de la rentrée universitaire 2025, la Fédération nationale des étudiants en sciences infirmières (FNESI) alerte une nouvelle fois sur les fortes disparités entre les coûts de scolarité des étudiants en soins infirmiers et ceux des autres filières. D’après l’organisation, la promesse d’une véritable universitarisation de la formation n’est toujours pas tenue, et les frais continuent de peser lourdement sur les futurs soignants. 

 

Des dépenses plus élevées qu’ailleurs 

Le coût moyen d’une rentrée pour un étudiant en soins infirmiers s’élève cette année à 3 034 euros. Mais selon la spécialité choisie, une charge supplémentaire s’ajoute : 

  • formation socle : 506 € (+8,43% par rapport à 2024) 
  • spécialisation bloc opératoire : 281 € (+4,18%) 
  • spécialisation puériculture : 252,85 € (+0,44%) 
  • spécialisation anesthésie : 227,62 € (+0,11%) 
    Les seuls à voir une légère baisse sont les étudiants en pratique avancée : un coût quasiment stable (+30 €), mais en recul de 5,46% sur l’ensemble des frais. 

En plus de ces dépenses, les étudiants infirmiers doivent assumer la hausse générale des droits universitaires, de +1,6% à +1,71%, ainsi que celle de la CVEC portée à 105 € (+1,9%). Selon la Cour des comptes, cette contribution a déjà rapporté 900 millions d’euros depuis 2018, dont une centaine de millions encore non utilisés, ce qui interroge sur sa gestion. 

     

    Charges spécifiques à la formation infirmière 

    Au-delà des frais communs à tous les étudiants, les ESI supportent des coûts incontournables et propres à leur filière : 

    • chaussures réglementées : 53 € en moyenne 
    • livres et ouvrages : jusqu’à 193 € 
    • matériel médical et kits pratiques 
    • consultation médicale obligatoire, dont le prix varie selon la région 
    • tenues de stage, qui atteignent 100 € cette année contre 70 € en 2024 

    Cette dernière dépense concentre particulièrement la colère des étudiants : malgré une instruction datant de la pandémie qui prévoyait la mise à disposition de tenues par les établissements de stage, beaucoup d’IFSI continuent à faire reposer ce coût sur les élèves. Outre l’aspect financier, cela pose également un problème sanitaire, les étudiants devant laver eux-mêmes leurs équipements potentiellement contaminés. 

    La FNESI dénonce par ailleurs la persistance de frais illégaux : 42,55 € en moyenne dans une trentaine d’écoles, contre 77 recensées l’an dernier. 

     

    Indemnités trop faibles et bourses inéquitables 

    Autre élément dénoncé : la rémunération des stages. Là où les autres étudiants perçoivent 4,35 €/h, les élèves infirmiers n’obtiennent que 1,10 à 1,70 €/h selon leur année d’étude. De quoi à peine couvrir une partie des frais de déplacement, sans compter le logement ou la restauration. 

    Les aides financières ne suffisent pas non plus à compenser. Les bourses, encore gérées par les régions (contrairement aux filières universitaires), accentuent les inégalités avec des retards et des critères variables d’un territoire à un autre. La réforme en cours a certes permis à 14 000 étudiants supplémentaires d’en bénéficier depuis 2023, mais le second volet structurel de cette réforme est repoussé à 2026. 

    Conséquence : un tiers des étudiants infirmiers a dû travailler en parallèle de ses études en 2025, alors même que la charge de formation doit encore s’alourdir de 400 heures supplémentaires d’ici 2026. 

     

    Risques pour la formation et le système de santé 

    La FNESI estime que la précarité est l’une des principales causes d’abandon. L’an dernier, près de 7 étudiants sur 10 ont envisagé de quitter la formation, et 16,5% lient directement cette intention aux problèmes financiers. En pleine pénurie de soignants, chaque démission représente pour la fédération une perte irréparable de forces vives pour l’hôpital et les patients. 

     

    Vers une universitarisation complète ? 

    Pour limiter ces obstacles, la FNESI propose de profiter de la future réforme des études prévue en 2026. Ses principales revendications : 

    • la prise en charge des tenues et de leur entretien par les établissements, 
    • la revalorisation des indemnités de stage et kilométriques, 
    • une intégration universitaire totale afin de réduire les écarts avec les autres étudiants. 

    En guise d’illustration, elle rappelle que les étudiants en pratique avancée supportent moins de frais, car ils bénéficient pleinement des services universitaires traditionnels. Or, selon une enquête bien-être de 2025, 93% des étudiants infirmiers se disent épuisés mentalement, preuve d’une urgence sociale et sanitaire à traiter sans attendre. 

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    Sources :  

    1. https://www.infirmiers.com/profession-ide/actualite-sociale/sante-mentale-un-quart-des-15-29-ans-souffrent-de-depression-selon-une-etude
    2. https://blogs.mediapart.fr/christophe-prudhomme/blog/130925/tres-cheres-etudes-pour-les-etudiants-en-sciences-infirmieres

     

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