Le 30 septembre 2025

Alzheimer : des inégalités de genre dans le dépistage et la prévention

 

La maladie d’Alzheimer et les biais de genre : quand les stéréotypes influencent diagnostic et prévention 

La recherche sur la maladie d’Alzheimer s’oriente désormais vers une analyse plus fine des caractéristiques sociales des patients, notamment le genre, dans un contexte où les femmes représentent une majorité des malades. En France, environ 60% des personnes atteintes sont des femmes, avec un risque de développer la maladie presque deux fois supérieur à celui des hommes au cours de la vie. Si la plus longue espérance de vie féminine est souvent avancée pour expliquer cet écart, des facteurs biologiques, hormonaux, génétiques, et immunitaires sont également considérés. Cependant, au-delà de ces causes, les stéréotypes liés au genre jouent un rôle significatif dans les processus de diagnostic et de prévention, souvent à la défaveur des patientes. 

 

Des recherches pour mieux comprendre les disparités 

Pour mieux cerner ces différences, plusieurs études financées en 2022 explorent les profils de risque différenciés entre hommes et femmes. Par exemple, les travaux menés par Gaël Chételat à l’Inserm de Caen cherchent à mesurer les marqueurs cérébraux spécifiques, tandis que ceux de Céline Bellenguez à Lille prennent en compte aussi bien des facteurs biologiques que psychosociaux. Cette dernière souligne notamment l’impact du « biais de survie » chez les hommes, souvent victimes plus tôt de maladies cardiovasculaires, facteurs de risque associés à Alzheimer. De plus, elle rappelle que l’accès inégal à l’éducation, un facteur psychosocial important, peut aussi expliquer en partie les prévalences différentes. 

 

Le poids des stéréotypes dans les consultations 

Des études récentes révèlent que les perceptions des professionnels influencent significativement la précision et la rapidité du diagnostic en fonction du genre. Par exemple, des symptômes similaires sont plus souvent interprétés comme des troubles psychologiques chez les femmes, tandis qu’ils conduisent à des investigations plus poussées chez les hommes. Ce phénomène, qualifié de « psychologisation » des troubles cognitifs féminins, a été observé lors d’analyses sociologiques approfondies où plus de femmes qu’hommes repartent avec des diagnostics expliquant leurs troubles par des facteurs émotionnels ou psychologiques. 

 

Des biais qui nuisent à la prévention et au suivi

Ces disparités se traduisent aussi par des différences dans la prise en charge : tandis que les hommes présentant des troubles légers sont encouragés à un suivi régulier, les femmes ont plus fréquemment des diagnostics orientés vers des causes psychiques sans orientation systématique vers des examens complémentaires. Par ailleurs, certains stéréotypes peuvent également affecter négativement les hommes, par exemple lorsque des oublis sont minimisés du fait de leur genre. 

 

Vers une meilleure intégration des facteurs sociaux et de genre dans la recherche 

Le nombre limité d’études spécifiques au genre dans le champ d’Alzheimer est un frein à une prise en charge personnalisée. Les experts appellent ainsi à renforcer les recherches différenciées selon le sexe et le genre, notamment sur l’efficacité des traitements ou l’interprétation des tests cognitifs, afin de développer des outils diagnostiques et thérapeutiques adaptés. 

Dans une perspective plus large, la sociologie des inégalités de santé souligne que les différences de traitement entre femmes et hommes dépassent la seule dimension biologique, englobant des dimensions sociales, culturelles et économiques. Ces inégalités doivent être intégrées pour offrir à tous un accès équitable à des soins adaptés. 

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Sources :  

 

  1. https://alzheimer-recherche.org/recherche-et-alzheimer/sexe-et-alzheimer-pourquoi-les-femmes-sont-elles-plus-exposees/
  2. https://www.infirmiers.com/profession-ide/actualite-sociale/alzheimer-les-femmes-victimes-dun-biais-de-genre-dans-le-diagnostic-et-la-prevention

 

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